Un article qui fait jaser...
D'abord, je vous invite à consulter cet article de Patrick Voyer qui se trouve dans La Revue de Gatineau, mais aussi sur le site info07.com.
Le nouveau cours d'éthique et culture religieuse fait jaser…
Suis-je la seule à être scandalisée par ce que j'y ai lu? Déjà que je trouve les points de vue avancés par les différents organismes assez choquants en soi, ils n'hésitent pas non plus à se contredire et le point de vue opposé est tout simplement absent de l'article. Et d'où viennent ces 75% de Québécois auquel on fait allusion? De quels sondages parle-t-on?
D'une part, la Coalition pour la liberté en éducation et le sociologue Gary Goldon Caldwell s'entendent pour dire que les parents devraient avoir le droit de vivre leur foi avec leurs enfants, et de choisir pour eux jusqu'à dix-huit ans. Que l'État n'a rien à dire là-dessus. Ici, vous voyez, je suis d'accord.
Mais, d'autre part, la présidente de l'Association des parents catholiques du Québec y va de révélations chocs (si on croit l'auteur de l'article) en affirmant que l'école va perturber la paix familiale « par le fait que l'enfant revient avec beaucoup de questionnements, de confusion, face à ce qu'il vit à la maison. » Oh! Bien sûr! Un enfant qui pose des questions! Quel scandale! Ses parents devront lui répondre, prendre le temps de discuter avec lui. Quel horreur! Alors on veut choisir pour nos enfants, on ne veut pas que l'école s'en mêle, mais on ne veut pas en parler avec eux. Et surtout pas répondre à des questions.
Et elle en rajoute : « Il [l'élève] reçoit ces informations qui viennent de l'école, selon différentes spiritualités, sur un même pied d'égalité sans critères de discernement, à savoir qu'est-ce qu'il doit retenir ou ne pas retenir. » Ici, on tient pour acquis que cet enseignement se fera de manière inefficace, décontextualisée, vide de sens. Ici, encore, les enseignants sont les coupables.
Alors qu'on parle tout simplement d'un cours qui pourra rejoindre tous les élèves, croyants ou non, pratiquants ou non. On veut leur montrer comment les autres vivent, d'où viennent leurs rites, leurs croyances. On veut communiquer aux élèves des valeurs communes de respect et d'acceptation des différences.
On veut cesser la séparation des élèves catholiques des élèves en morale. Parce qu'au fond, à quoi ça sert? À rien, sinon à marquer une différence. On réclame la liberté de choix en matière de religion. On dit qu'il s'agit d'une responsabilité familiale. Dans le cas du cours d'Éthique et culture religieuse, c'est exactement ce qu'on fait. L'enfant apprend des valeurs communes à la société en classe, qu'il pourra greffer à celles véhiculées à la maison. Il ne peut en ressortir que grandi, selon moi.
Cette idée de penser que l'élève, exposé à d'autres croyances que celles de sa famille, sera nécessairement perturbé et confus est extrêmement méprisante pour l'intelligence de l'enfant (et pour le travail des enseignants) et ça semble exclure toute possibilité de discussion avec les parents. Triste.
Et on a peur de quoi au fond? Que l'enfant choisisse autre chose que ce qui lui est présenté dans sa famille? Qu'il exerce son sens critique et qu'il soit ouvert aux autres?