Des petites notes de lecture, parce qu'on ne peut
Des petites notes de lecture, parce qu'on ne peut pas garder un livre emprunté indéfiniment.
« La trahison. Depuis notre enfance, papa et le maitre d'école nous répètent que c'est la chose la plus abominable qui se puisse concevoir. Mais qu'est-ce que trahir? Trahir, c'est sortir du rang. Trahir, c'est sortir du rang et partir dans l'inconnu. Sabina ne connait rien de plus beau que de partir dans l'inconnu. » (p. 119)
« L'horreur est un choc, un instant de total aveuglement. L'horreur est dépourvue de toute trace de beauté. On ne voit que la lumière violente de l'événement inconnu qu'on attend. Au contraire, la tristesse suppose que l'on sait. » (p.383)
« Comme je l'ai déjà dit, les personnages ne naissent pas d'un corps maternel comme naissent les êtres vivants, mais d'une situation, d'une phrase, d'une métaphore qui contient en germe une possibilité humaine fondamentale dont l'auteur s'imagine qu'elle n'a pas encore été découverte ou qu'on n'en a pas encore rien dit d'essentiel.
Mais n'affirme-t-on pas qu'un auteur ne peut parler d'autre chose que de lui-même? » (p.277-278)
-Kundera, L'insoutenable légerté de l'être (Gallimard, 1984)