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CaphARnaüM
2 juillet 2005

Variations de température

L'imaginaire berce le temps. Il m'abrite au fil des eaux dehors dans la brume loin des tourments de la quotidienneté des jours. Je suis seule. Seule face à la vie. Seule face à la mort. L'immensité des jours face au fleuve qui me berce. La voix de l'eau tombant au sol pimenté par le grondement majestueux de l'orage qui glisse tel un papillon dans la grandeur du ciel. Je vole. Je vole face à cette solitude qui m'épuise qui me serre. Vicère. Boyaux. Ce sont mes tripes qui me crient ma solitude. L'anticipation de ce que je n'ai jamais eu, et que je ne semblerai jamais avoir. Le vide. Le manque. Des filaments d'acier couvrent mon être me glace, me fige dans une réalité que je ne comprends pas toujours. À part. Je me demande encore si le fait de réussir socialement est congénital. La connerie l'est. Tant que je m'accrocherai à cet espoir, sans avoir réussi je vivrai le manque, la certitude de vivre pour rien. Et lui. Lui qui a lui seul pourrait me redonner foi en cette chose qu'on appelle la vie. Lui qui pourrait me prouver que je ne suis ni repoussante, ni pas aimable. Lui sur qui je pose tant d'espoirs. Lui qui ne sait pas qu'il me chavire chaque fois. Lui qui ignore que sa seule présence illumine mes jours, que ses paroles me transportent, me chavirent, que son regard me rassure. Oserais-je l'inviter à sortir ? Lui proposer de se voir ailleurs ? Changerais-je à tout jamais sa perception de moi ? Me trouvera-t-il trop rapide, trop entreprenante ? J'aime qu'il me parle de musique, j'aimerais en écouter avec lui. J'aimerais partir en voyage avec lui. Le soleil. Dès que j'en parle, le soleil vient, me réchauffe. Me dit de ne pas m'en faire. Comme s'il savait. Comme s'il lisait par dessus mon épaule. Il me sourit derrière ce gros nuage. Faut-il que je fonce ? Que j'assure une chute libre vers l'inconnu ? Vers ce que je n'ai jamais su faire ? J'ai été maladroite dans le passé. S'il fallait que je trébuche, que je tombe. Je ne le supporterait pas. J'ai peur de tout ce qu'il pourrait arriver. J'anticipe le mal et je m'agrippe à mon vol, à cet avion qui me porte vers où ? Je ne le sais pas. Je ne veux que réussir ce tour de force, ne pas compter sur les suppositions, sur les autres. Au fond, c'est de eux que j'ai peur. Les qu'en-dira-t-on ? Les voyons donc! Si ça tourne bien, ça va. Si ça tourne mal, vais-je en entendre parler jusqu'à la fin des temps ? Bien sûr que non mais. Ah maudit que j'ai peur pis criss que mon ventre me serre. Je ne veux pas pleurer.

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Commentaires
S
J'aime beaucoup ton style, tes mots, je trouve que cela procure des émotions. Et ça j'aime. Je te link. ;)
CaphARnaüM
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